Les recherches sur les étranges créatures de la forêt

Merin était encore plus méfiant. Peut-être que ce soi-disant druide cherchait à lui voler ou lui acheter son coffre ? Et puis peut-être qu'il ne savait pas du tout lire ces prétendues runes et qu'il feignait de connaitre la provenance du coffre...

"Ha bon ? Eh bien, si vous le dites... Si vous voulez bien m'aider dans mes recherches, ce serait vraiment très gentil... Mais je dois vous prévenir qu'à aucun moment je ne le cèderai à qui que ce soit, sauf bien spur quelqu'un de la famille de mon défunt prédecesseur..."

Merin, qui n'avait jamais eu d'éducation très poussée, se sentait assez mal à l'aise dans cette bibliothèque, à parler avec quelqu'un qui semblait bien érudit. Il n'avait qu'une envie : rejoindre son four à pain. Mais son sens de l'honnêteté le poussait à continuer les recherches. Et quelque chose comme son instinct, ou bien sa curiosité, lui disait qu'il devait continuer, qu'il s'agissait de quelque chose d'important.

Helio plongea ses yeux dans ceux de Merin. Il resta d'abord un moment silencieux.

"Je ne peux pas vous dire ce que faisait ce coffre dans votre arrière-boutique ni à qui il appartenait, mais vraiment, j'aimerais bien le savoir. Je ne sais pas comment il est arrivé chez vous, mais je doute qu'il ait appartenu à un simple boulanger..."

Helio ne quittait pas Merin des yeux. Il n'avait pas d'autres moyens que ses mots pour convaincre le boulanger. Mais il n'était pas très doué dans ce domaine.

"Cet objet est extrèmement dangereux, il a causé la disparition, je voudrais pas être pessimiste, mais je dirais même la mort de plusieurs hommes de Voxifera. Il faut le détruire."

"Voilà qui est fort ! Un bête petit coffre qui serait mortel ?? C'est absurde !"

Merin commençait à penser que cette histoire commençait à l'emmener loin. Si ce coffre était plus que ce qu'il semblait être, il risquait gros... Il venait seulement de commencer une nouvelle vie qu lui plaisait. Il ne voulait pas qu'on lui enlève tout.

Il eut soudain envie de laisser le coffre au druide et de retourner chez lui, et de ne plus jamais entendre parler de tout ça.

Il hésita, puis annonça au druide :

"Bon. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais rentrer chez moi. Si vous tenez toujours à examiner ce coffre, venez au Four à Pain ce soir à la tombée de la nuit."

Helio haussa les épaules.

"La magie est quelque chose d'assez aléatoire, on peut très bien l'employer sur des objets précieux comme sur des objets modestes. La dernière alternative est d'ailleurs la plus intelligente. Voyez votre réaction : qui se méfierait d'un pauvre petit coffre?"

Helio rangea les dernier livre qui était sur sa table et se tourna à nouveau vers Merin, le visage grave.

"Si telles sont vos conditions, je serais à la tombée de la nuit au four à pain."

*Dois-je faire part aux autorités de ma découverte? Peut-être que cela m'aidera...*

Helio salua Merin puis Matilde et sorit de la grande bibliothèque. Les curieux qui s'était attroupés autour d'eux pour suivre la conversation se dispersèrent.

( MAIS EUHHHHHH!!!!! M'A ABANDONNEEEEEEE! MECHANTE LULAAAAA! )

Mathilde s'approcha, dans un froissement de tissus, au moment même ou Helio puis un jeune homme qu'elle ne connaissait pas s'en allèrent.

"Ah? Ah, d'accord, puisque c'est comme ça, je vais trouver toute seule ce que sont ces...bestioles, là!"

Elle tourna les talons, et parès avoir vérifié que personne ne la regardait, s'engagea de nouveau dans l'allée réservée aux créatures maléfiques, à la magie noire et aux mondes parallèles.

"Je savais que cela finirait ainsi. Ils sont tous les mêmes, de toutes façons! Vous leur tendez une pièce d'or, ils sauteront plutôt sur une bourse pleine de piécette d'argent."murmura-t-elle pour elle-même."Qu'a-t-il de si important, ce truc en bois? Moi aussi, si je veux, je peux découvrir quelque chose!"

Pendant qu'elle maugréait, elle glissait ses doigts le long des reliures. Elle choisir un livres et s'assit à terre. Elle le mit sur ses cuisses, assise en tailleurs, et l'ouvrit. Il s'agissait d'un recueil de dessins. Elle le feuilleta un moment, puis tomba sur un dessin étrange.

Intriguée, elle le tourna dans tous les sens, avant de voir apparaître une étrange créature, qui correspondait plus ou moins aux descriptions d'Helio sur les Visiteuses. Oubliant sa fausse rancoeur envers le druide, elle enveloppa le livre sous sa jupe, se releva tant bien que mal, les mains croisées pour tenir le livre, bien caché sous la première couche de tissus que comportait sa robe. La tête haute, un grand sourire habituel aux lèvres, elle salua tout le monde et sortit de la bibliothèque. Elle tenterait de rencontrer Helio, plonger ou non dans son coffre.